Alors que la chasse reste un sujet de débat au sein des foyers français, 63 parlementaires se joignent à moi dans cette tribune, reprise hier sur le site de L’Opinion, pour marquer notre opposition ferme face aux chasses dites « traditionnelles », qui masquent en réalité des pratiques et des comportements cruels, en totale contradiction avec quelque respect du bien-être animal. Ces chasses archaïques incluent notamment la vénerie souterraine, qui consiste à déterrer l’animal de son terrier durant des heures avant de l’achever cruellement à la dague, au fusil, ou à coups de morsures de chiens ; la chasse à la glu, qui piège les oiseaux avec de la colle… alors même que nous assistons à un effondrement de la biodiversité. Nous ne pouvons tolérer de telles pratiques, qui engendrent un stress majeur pour les animaux capturés avant d’être achevés dans des conditions indignes. La chasse se veut « moderne et éthique », encore faudrait-il que ces chasses ne soient plus tolérées, autorisées, qu’elles ne bénéficient plus de dérogations dans certains territoires, quand d’autres les ont rendues clairement illégales. Nous demandons donc que « la France d’après » ne soit pas la France d’une chasse cruelle et irrespectueuse de la biodiversité, mais qu’elle soit la France d’une chasse raisonnée. |

La « France d’après » doit mettre un terme aux chasses traditionnelles.
Les français manifestent des attentes de plus en plus fortes en matière de protection de la biodiversité comme de prise en compte du bien-être animal. Les conditions sont-elles aujourd’hui propices à l’émergence d’une chasse modernisée, en phase avec les enjeux de conservation des habitats naturels et de lutte contre l’érosion de la biodiversité ordinaire ? La diminution constante du nombre de pratiquants (2,5 millions dans les années 70, moins de la moitié aujourd’hui), l’évolution de la connaissance scientifique et des mentalités, une certaine évolution des pratiques cynégétiques est de fait engagée. Mais elle est loin d’être visible par l’opinion publique à ce jour notamment à cause de la défense de pratiques dépassées qui desservent la chasse dans son ensemble. Ces pratiques archaïques persistantes sont devenues politiquement indéfendables. Les chasses traditionnelles ont une forte connotation négative qui pèse lourdement sur la réputation des chasseurs et la perception de la chasse en général. Parmi celles-ci citons :le déterrage des blaireaux et des renards, ou vénerie souterraine, qui consiste à extraire l’animal de son terrier grâce à une pince métallique puis à l’achever à la dague ou au fusil,la chasse à la glu, qui consiste à piéger des oiseaux avec de la colle, ⁃ la chasse à la matole, qui piège l’oiseau dans une cage,la chasse à la tenderie, seulement autorisée dans une soixantaine de communes qui consiste à piéger les grives à l’aide de collets suspendus,la chasse à la tendelle qui est un dispositif qui écrase l’oiseau avec une pierre dite assommoir.Toutes ces chasses se caractérisent par un stress majeur, une mise à mort souvent indigne et/ou une dimension non sélective qui frappe des espèces non cibles, parfois protégées. Ces pratiques sont insoutenables du point de vue du respect des êtres sensibles que sont les animaux, et à l’opposé d’une chasse qui se voudrait moderne et éthique. D’ailleurs, ces modes de capture n’échappent à la qualification de braconnage qu’à titre dérogatoire, ne les tolérant que sur une portion limitée du territoire français ou pour une espèce donnée, les sanctionnant sévèrement en toute autre circonstance. Ainsi, la chasse à la glu est illégale et donc interdite partout en France, à l’exception de 5 départements, dont les Bouches-du-Rhône, département qui au passage accueillera en janvier 2021 le … congrès mondial de la nature de l’UICN. Il nous semble donc urgent d’acter l’abandon définitif de ces chasses traditionnelles, pratiques incompatibles avec la reconnaissance du bien-être animal et avec l’exigence éthique que la chasse du XXIème siècle appelle de ses vœux. Les chasseurs pourraient ainsi démontrer leur volonté et capacité de modernisation en se délestant volontairement de certains modes de chasse et de pratiques objectivement cruelles. Pour ce dossier et plus que jamais, l’heure est à l’écoute et au débat. L’arrêt des chasses traditionnelles pourrait se faire progressivement, sur un nombre d’années à définir en concertation avec le monde de la chasse, en mettant par exemple en œuvre un dispositif de quotas dégressifs de prélèvements. Loïc DOMBREVAL, Député des Alpes-Maritimes, Président du groupe d’études « Condition animale » Et les parlementaires : Eric ALAUZET, Député du Doubs Arnaud BAZIN, Sénateur du Val-d’Oise Aurore BERGÉ, Députée des Yvelines Bertrand BOUYX, Député du Calvados Pascale BOYER, Députée des Hautes-Alpes Guy BRICOUT, Député du Nord Anne-France BRUNET, Députée de la Loire-Atlantique Carole BUREAU-BONNARD, Députée de l’Oise Philippe CHASSAING, Député de la Dordogne Jean-Charles COLAS-ROY, Député de l’Isère Ronan DANTEC, Sénateur de Loire Atlantique Yolaine DE COURSON, Députée de la Côte d’Or Typhanie DEGOIS, Députée de la Savoie Jennifer DE TEMMERMAN, Députée du Nord Elisabeth DOINEAU, Sénatrice de la Mayenne Catherine DUMAS, Sénatrice de Paris Laurent GARCIA, Député de Meurthe-et-Moselle Florence GRANJUS, Députée des Yvelines Emilie GUEREL, Députée du Var Yannick HAURY, Député de la Loire-Atlantique Dimitri HOUBRON, Député du Nord Hubert JULIEN-LAFERRIÈRE, Député du Rhône Claudine KAUFFMANN, Sénatrice du Var Stéphanie KERBARH, Députée de Seine-Maritime Anissa KHEDHER, Députée du Rhône Yannick KERLOGOT, Député des Côtes d’Armor Fiona LAZAAR, Députée du Val-d’Oise Michel LAUZZANA, Député du Lot-et-Garonne Vincent LEDOUX, Député du Nord Patricia LEMOINE, Députée de Seine-et-Marne Marion LENNE, Députée de la Haute-Savoie Brigitte LHERBIER, Sénatrice du Nord Jacques MARILOSSIAN, Député des Hauts-de-Seine Didier MARTIN, Député de la Côte-d’Or Marjolaine MEYNIER-MILLEFERT, Députée de l’Isère Jean-Michel MIS, Député de la Loire Claire O’PETIT, Députée de l’Eure Matthieu ORPHELIN, Député du Maine-et-Loire Anne-Laurence PETEL, Députée des Bouches-du-Rhône Maud PETIT, Députée du Val-de-Marne Valérie PETIT, Députée du Nord Florence PROVENDIER, Députée des Hauts-de-Seine Didier RAMBAUD, Sénateur de l’Isère Hugues RENSON, Député de Paris Cécile RILHAC, Députée du Val-d’Oise Laëtitia ROMEIRO DIAS, Députée de l’Essonne Lauriane ROSSI, Députée des Hauts-de-Seine Alice THOUROT, Députée de la Drôme Jean-Louis TOURAINE, Député du Rhône Elisabeth TOUTUT-PICARD, Députée de la Haute-Garonne Nicole TRISSE, Députée de la Moselle Frédérique TUFFNELL, Députée de la Charente-Maritime Cécile UNTERMAIER, Députée de Saône-et-Loire Alexandra VALETTA-ARDISSON, Députée des Alpes-Maritimes André VALLINI, Sénateur de l’Isère Laurence VANCEUNEBROCK, Députée de l’Allier Sylvie VERMEILLET, Sénatrice du Jura Corinne VIGNON, Députée de la Haute-Garonne Cédric VILLANI, Député de l’Essonne Stéphane VIRY, Député des Vosges Michèle VULLIEN, Sénatrice du Rhône Hélène ZANNIER, Députée de la Moselle Jean-Marc ZULESI, Député des Bouches-du-Rhône |